Un fonds de roulement d’une entreprise sert à financer son BFR, soit ce qui lui permet d’exécuter son activité commerciale. Mais si elle encaisse les paiements de ses clients bien plus tard que ses décaissements pour payer ses fournisseurs, un décalage important peut se créer dans sa trésorerie. Quelles sont alors les solutions pour combler son besoin en fonds de roulement ? Éléments de réponse.
Durant l’exercice de l’activité commerciale d’une entreprise, l’expression d’un besoin en fonds de roulement correspond à un décalage de ses flux de trésorerie. C’est-à-dire que le montant de ses gains de production dans sa trésorerie n’est pas suffisant pour couvrir ses décaissements en temps et en heure. Pourquoi ? Car il existe des délais à la fois pour payer ses fournisseurs, mais aussi pour réceptionner les paiements de ses clients. Si l’entreprise encaisse ses recettes après un délai supérieur à ses décaissements, elle doit donc financer son BFR pour se mettre à l’équilibre.
Avant de vendre un produit ou une prestation de service, toute société doit engager des dépenses préliminaires pour produire son cycle d’exploitation (créanciers, fournisseurs, main-d’œuvre…). Ses dépenses sont des emplois d’exploitations, tandis que les recettes générées par ses ventes correspondent aux ressources d’exploitation.
En résumé, quand une entreprise est en besoin en fonds de roulement, c’est qu’elle doit financer le montant du décalage de son cycle d’exploitation. En perpétuant son activité avec cet intervalle négatif dangereux, elle risque de dégrader sa santé financière et sa pérennité.
Elle peut alors avoir recours à plusieurs solutions pour financer à court terme son fonds de roulement : le découvert bancaire ou l’affacturage et surtout le prêt professionnel de trésorerie.
Quel que soit le stade dans lequel se trouve sa société, tout gérant se doit de réaliser le calcul du besoin en fonds de roulement de son cycle d’exploitation. Il permet d’obtenir le montant du décalage entre ses décaissements et l’encaissement de ses recettes.
Voici la formule complète pour calculer le besoin en fonds de roulement d’une entreprise :
BFR = Stocks moyens + Encours moyen des créances clients - Encours moyen des dettes fournisseurs
Stocks moyens : correspond au montant du coût des stocks de marchandises et de matières premières qu’une entreprise a besoin pour réaliser son cycle d’exploitation.
Encours moyen des créances clients : il s’agit du montant moyen des factures que les clients de l’entreprise ne lui ont pas réglées.
Encours moyen des dettes des fournisseurs : ici, c’est le montant moyen des factures que l’entreprise doit payer à ses fournisseurs mais qui ne sont pas encore versées.
Le résultat obtenu après avoir calculé son BFR peut être analysé de 3 façons différentes :
Un BFR à financer peut intervenir à n’importe quel stade d’une entreprise, soit :
Pour tout projet visant à créer une nouvelle société, il est essentiel que son futur dirigeant intègre dans son business plan son besoin prévisionnel en fonds de roulement. Au lancement de son activité, le plan de financement doit effectivement prendre en compte le délai nécessaire pour que la société soit en mesure d’auto-financer son BFR. À ses débuts, le crédit professionnel doit donc comprendre un capital destiné à financer le cycle d’exploitation de l’entreprise en attendant qu’elle encaisse assez de recettes de ses ventes.
Quand une entreprise est rachetée, il se peut qu’un besoin en fonds de roulement doive être financé, notamment si l’activité n’est pas rentable ou si des stratégies d’intensification de la production sont envisagées.
Enfin, durant toute l’existence d’une entreprise, il est possible qu’un BFR à financer apparaisse quand le dirigeant augmente ses dépenses, notamment pour développer de nouveaux projets ou pour accroître ses capacités de production, ou en cas de difficultés financières à la suite d’une baisse du chiffre d’affaires ou d’une ou de plusieurs dépenses imprévisibles.
Si le fonds de roulement de votre entreprise ne permet pas de prendre en charge votre BFR, il faut donc envisager d’emprunter un crédit bancaire. Amortissable sur une courte durée, le prêt professionnel de trésorerie peut être accordé pour ce type de besoin par les banques. En règle générale, les prêteurs acceptent les demandes pour financer un BFR sous conditions que la durée du contrat n’excède pas 1 à 2 ans. Cet emprunt est conditionné à la capacité de dirigeant à convaincre une banque que sa société peut rembourser ses créances Un business plan et la présentation des derniers bilans doivent être présentés pour que le conseiller réalise son étude de faisabilité.
Permettant d’autoriser les paiements effectués sans avoir la provision sur le solde du compte, le découvert bancaire est une offre à souscrire impérativement pour optimiser son BFR. Grâce à cette facilité de caisse, une entreprise peut avoir plus de souplesse pour gérer ses flux dans sa trésorerie. En effet, les décalages entre les décaissements et les encaissements peuvent être indolores.
Un découvert est néanmoins limité à un seuil autorisé, c’est-à-dire que l’entreprise ne peut plus être débitée après avoir atteint un certain montant. De plus, la facilité de caisse n’est utilisable que sous une période relativement courte, le dirigeant doit effectivement rembourser ses avances sous un délai défini avec son banquier. Si les factures de ses clients ont tendances à prendre beaucoup de temps pour être réglées, un simple découvert peut donc ne pas suffire pour répondre au BFR.
Destiné à déléguer la gestion de son poste client (émissions des factures, demandes de relance…), l’affacturage sert surtout à débloquer le montant des factures d’une entreprise plus rapidement. Cette technique est pilotée par une banque et son coût est calculé par un taux d’intérêt, le versement d’une commission et un dépôt sur un fonds de garantie pour chaque facture avancée.
Son but est avant tout d’obtenir sans délai de la trésorerie, ce qui peut solutionner une problématique de besoin en fonds de roulement. L’entreprise va effectivement réduire significative la durée pour recevoir de la liquidité versée par l’établissement bancaire qui s’occupe de racheter ses factures.
Tout type d’entreprise est en mesure de faire une demande pour financer son besoin en fonds de roulement. Le secteur d’activité n’a pas non plus son importance. Ce qui compte réellement, c’est la situation financière dans laquelle se trouve l’entreprise et les critères des établissements bancaires qui peuvent varier entre eux.
Il est possible d’obtenir des conseils auprès de votre chargé pro habituel ou auprès d’une banque concurrente, mais vous pouvez aussi exprimer votre besoin auprès d’un intermédiaire bancaire. Les courtiers sont tout à fait aptes à accompagner les chefs d’entreprise qui souhaitent optimiser les fonds de roulement de leur société respective.
Chaque courtier a accès à un réseau de partenaires bancaires dont les offres et les conditions de financement peuvent être différentes. L’objectif de cet expert est alors de vous aider à monter un dossier solide pour que votre demande de BFR bénéficie des meilleures conditions d’emprunt.
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